La recette pour un partenariat réussi entre une startup et un grand groupe

Le baromètre de la relation startups et grands groupes est produit par le Village By CA et Deloitte pour 2023. Il en ressort que les startups ont le sentiment d’être en situation inconfortables lorsqu’elles collaborent avec des grandes entreprises. Le désalignement des intérêts est le point central sans conteste, avec comme conséquence un écart de ressources mises à disposition et une communication compliquée entre des « startupers » et des cadres de grands groupes qui n’ont pas à gérer le même type de risque. La question se pose alors de l’intérêt de mener ces opérations. Quelques éléments de réponse.

La transformation digitale, la grande machine à laver des startups

Les grandes entreprises ont un objectif clair, celui de vendre plus de produits et services produits par leurs équipes. Mais les nouvelles technologies ont changé la donne en facilitant l’accès à de nouveaux marchés et en optimisant la performance opérationnelle. Cette transformation digitale, avec ces nouveaux objectifs, est devenue le challenge clé. Cependant, les processus utilisés sont ceux utilisés lors de la mise en place de projet avec des fournisseurs classiques aux reins solides, disposant de ressources et de personnel adapté à la structure organisationnelle des clients. Ce que sont capables de faire les sociétés de service comme Accenture, IBM ou encore Cap Gemini. Mais pas des startups qui ne sont pas équipées pour se développer dans cet environnement, même si elles sont pour certaines très largement financées.

Cet état des lieux rend toute collaboration entre startups et grands groupes très compliquée, les besoins des grands groupes ne correspondant pas aux capacités des startups. Pourtant, les collaborations ne cessent pas et ne cesseront pas car, comme le montre l’étude de Village by CA, chacun y trouve tout de même son compte : les Corporates avancent sur l’intégration de nouvelles technologies et les startups peuvent mettre leurs noms sur les présentations. Mais il ne faut pas s’attendre à un niveau de performance important, sauf cas particuliers, le temps long et la gestion du risque des grands groupes n’étant pas aligné avec le temps court et la gestion de l’opportunité des startups.

Comment réussir son partenariat startup – grand groupe dans ce contexte

avancer dans la transformation digitale fait que les projets avancent, à la vitesse d’un Corporate. En essorant les startups et en produisant la plupart du temps des succès d’estime. La frustration est entière, et j’ai eu l’occasion de la vivre des 2 côtés de la table sur une vingtaine de projets menés. Un fonds d’investissement m’a même dit qu’il interdisait à ses participations de collaborer avec des grands groupes avant d’être en série C car elles n’auraient pas les reins assez solides pour survivre à cette relation. Mais rien n’est perdu pour autant car la solution est disponible.

En effet, la problématique est celle de l’alignement temporel, comme le dit l’article des Echos. L’objectif des grandes entreprises est de pouvoir tester et intégrer les nouvelles technologies et les nouvelles expériences clients, quand les startups ont besoin d’aller vite dans le test de performance business de partenariats. Travailler au rythme d’un grand compte n’étant pas possible pour une startup, il est nécessaire pour ces startups de créer un process simple de collaboration avec les Corporates, où un produit est standardisé pour faire un test sur un sample (de données ou de clients). Mais surtout, il est du ressort du Corporate de créer une plateforme asynchrone et autonome pour que les startups puissent s’attaquer à leurs challenges à leur rythme. Cela nécessite que l’entité innovation se rapproche du Core Business et de la direction IT pour développer une plateforme adaptée. Ce qui est tout l’enjeu pour que chacun y trouve son compte, rapidement et efficacement.

Le rôle clé de la direction Innovation et nouveaux business

Le rouage essentiel dans un tel dispositif est le lien entre direction innovation et chacune des BUs qui composent le Core Business. C’est à partir d’elle que les projets peuvent être cadrés efficacement. Sans elle, pas d’innovation possible car aucune expérience et expertise business ne sera disponible et chacun ira de son côté. C’est une responsabilité clé et un poste privilégié pour transformer une entreprise, qui doit s’accompagner d’une montée en compétence des Comex sur les enjeux et challenges technologiques qui sous-tendent les organisations des Corporates.

Auteur/autrice : Romain Péchard

Directeur de missions de conseil et de déploiement de projets, spécialisé dans les projets d'innovation digitale et de lancement de nouveaux projets d'amélioration de performance business ou d'entrée dans de nouveaux marchés. J'ai eu l'occasion de collaborer avec des entreprises dans différents secteurs d'activité (CPG, Automobile, Assurances, Technologies, Cosmétiques, Energie, Construction), aussi bien pour des missions d'accompagnement stratégique de transformation digitale, Open Innovation, eCommerce, que de lancement de nouvelles lignes d'activité (depuis la phase de business planning jusqu'à celui de lancement opérationnel)